19/09/2002 :
Et la vie reprit son cours. Métro, boulot, dodo… La rentrée des classes est là. Plus dure, plus forte. Chaque jour, pour combien d’heures de travail aurai-je droit à quelques instants de répit. J’ai du mal à trouver un plaisir quelconque dans les études. Alors oui, "il faut travailler pour pouvoir gagner sa vie, tu ne fais pas ça pour nous, mais pour toi, c’est pour ton bien" et ainsi de suite. Je sais tout cela… Mais lorsque je vois tous les couloirs bondés du lycée lorsque retentit la sonnerie, je ne peux m’empêcher de penser que le bâtiment n’est qu’une grosse machine à instruire. Je m’étonne de ne pas voir devant la porte un panneau "Veuillez laisser ici votre humanité avant d’entrer, merci." Je suis las. Qu’est-ce qui m’attend ? Tant de pression, tant d’élitisme pour effectuer une épuration des élèves m’insupporte. Et ce n’est que le début. Mais moi-même, pauvre pion sur le Grand Echiquier, n’est qu’un engrenage de l’énorme système mis en place. Mes propos sont à cent lieues de ceux tenus habituellement dans ces pages, mais je tenais à ce que cette frustration sorte. Si loin de tous mes idéaux… Quel contraste avec cette été passé ! Si beau, si magique. Dans quelques mois, j’y penserai avec nostalgie. D’ailleurs, dans quelques années, je regretterai également cette période du lycée qui m’exaspère tant actuellement. Comme quoi, tout change. Métro et boulot font partie du passé, dodo maintenant.
06/10/2002 :
J’ai pris le recul suffisant, enfin, pour pouvoir parler de cet été sans amertume. C’était en Août, le 17 pour être précis. Comme chaque année à cette période, je partis en centre de vacances avec mes parents et mon frère. Mais rien ne fut comme les fois précédentes. Comment dire, on peut parfois chercher longtemps quelque chose sans jamais le trouver, ou alors se retrouver nez-à-nez avec cette chose, par un concours de circonstance, sans qu’on ne l’ait vraiment souhaité. Je cherche mes mots. Je l’ai trouvée, Elle. Je sais que cela peut paraître ridicule, mais sur le coup, il me sembla avoir rencontré ma moitié. Ce genre de chose, on le sent, on le sait, cela nous apparaît de suite ou ne se révèle jamais. Si belle. Elle s’appelait Manon. Mon séjour dans le centre a duré une semaine. Je ne lui ai pas parlé une seule fois. C’est lorsque cela nous arrive que nous apparaissons dépossédés de nos moyens. Je me suis alors détesté. J’étais frustré de ce que j’avais manqué, et pauvre de ce que je n’avais pas vécu. Véritablement, le moment avait été magique. Durant sept jours, ma seule préoccupation était "Vais-je la voir ? Vais-je enfin avoir le courage de l’approcher ?" Je me désespère que le réponse à cette question fut négative. Les regrets, les remords m’ont assailli. Je me sentais idiot. Il me manque encore cette confiance en moi tellement nécessaire. Mais la peur qui m’assaille est que cette situation puisse se reproduire. Etre là, n’avoir qu’à tendre une main amicale… Et se sentir incapable de le faire. Il me manque ce côté aventureux, négligent du lendemain, je ne peux sans cesse m’arrêter de penser aux conséquences de tous mes actes. J’ai une vie trop rangée, pas de surprise, que des habitudes, le nouveau me fait peur, et la monotonie de ma vie s’en ressent. Il serait alors peut-être temps de prendre une résolution… Selon un précepte asiatique, chaque jour, nous sommes plus forts. Pour moi, chaque jour sera comme le dernier, en profiter ne sera plus un besoin, mais une nécessité. Commençons.
12/10/2002 :
C’est l’histoire d’un enfant à qui on promit la Lune. Et il y crut. Pris d’angoisses vers l’âge de neuf ans, ses parents l’emmenèrent voir un psychologue. Il tenta de comprendre ce jeune garçon, et lui fit passer le test de Quotient Intellectuel. Son constat fut sans appel : l’enfant avait un Q.I de 143. Ses parents, fort éblouis, virent tout de suite un avenir brillant pour leur rejeton, et ils agirent en conséquence. Ils firent comprendre à l’enfant que l’échec n’était pas possible, et que ses possibilités le porteraient loin. Pas de répit, les résultats se devaient d’être à la hauteur. Tout était vu en grand : bac S, prépa Maths et grandes écoles pour cet amoureux de littérature… Mais imaginons que le psychologue se soit trompé. Cela semble peu probable, même plutôt impossible. Mais imaginons que l’enfant en question ne soit rien du prodige que l’on croyait. Imaginons qu’ils ne s’en rendent compte que trop tard. Ou pire, qu’ils ne s’en rendent jamais compte. Dans ce cas, qui est la victime, qui est le coupable ? Il n’y en a pas, car la faute en revient à tout le monde. Mais jusqu’à quel point l’enfant se posera des questions, toujours incertain pour une partie de son identité qu’il vient de perdre ? Cette idée est difficilement concevable. Je ne cherche pas à faire réagir, je ne cherche pas à montrer les fautifs, je cherche juste à poser les questions qui m’en diront un peu plus long sur moi-même. Voilà, c’est ça l’histoire. Pas de morale, pas de conclusion, simplement une idée posée, parmi tant d’autres. Dès demain, l’enfant retournera étudier, armé des capacités qu’il n’a pas, dirigé vers une branche qu’il n’aime pas… Jusqu’à l’échec. Qui est proche. Et alors, ils comprendront.
Ecrit par Grezel, le Mardi 29 Octobre 2002, 21:26 dans la rubrique "1ère - lycée". Repondre a cet article
Commentaires:
Le test QI!
Ecrit par sarah-k le Mardi 29 Octobre 2002, 22:18
Salut Grezel,contente de te re-lire!
Il faut savoir une chose Grezel les test de Qi ne mesurent en fait que les compétences à passer le test en question.Et c'est là que les choses se compliquent car les tests ne peuvent mesurer le goût et l'envie d'un individu,d'où l'interprétation du psy par rapport à ce test,ou plutôt l'interprétation des parents par rapport à l'interprétation des paroles du psy.
Le rôle du psy est d'indiquer par exemple au parents les possibles compétences d'un enfant mais pas plus!
Maintenant les parents sont très forts pour projeter sur leur progéniture et ainsi déclarer:"Mon fils fera polytechnique ou l'éna"
On se dit que l'enfant ce jour là aurait mieux fait d'attraper la rougeole.
Tout ça pour dire qu'un test ne préjuge pas d'un devenir sinon ce serait un test magique!
Les compétences à un moment donné peuvent en effet se mesurer mais pas autre chose,c'est pourquoi beaucoup de jeunes gens se retrouvent en S ou en maths sup alors qu'ils seraient tout à fait heureux en lettres en philo en cinéma en théâtre ou en je ne sais quoi.
Maintenant à toi par ton "intelligence"(dans le sens de comprendre)et à ta sensibilité de faire découvrir celà à ton entourage.
Pas facile je te l'accorde mais pas impossible!
Re: Le test QI!
Ecrit par mimile le Mercredi 30 Octobre 2002, 11:30
C est vrai ce que dit sarah, tous ces tests ne sont pas representatif de ce que sont vraiment les gens, ainsi que de leur reelles competences.
La sensibilite, l emotivite, la creativite ne sont pas prisent en compte par ces tests... En plus je pense que meme avec le plus gros QI qu il soit donne, il est impossible d exceller a une chose que l on aime pas. Autant chercher l epanouissement que la reussite dite "sociale".
Quand au systeme elitiste, moi je l ai ignore, je n ai meme pas essayer de rentrer dans la course, de toute facon il y a toujours d autres chemins moins direct mais aussi honorables...
Tu as un age ou tu ne devrais pas te fatiguer avec ce genre de considerations, et je trouve injuste que le systeme impose a des ptios comme mon petit frere des lots de pression incroyables. On a le caractere ou on l a pas. Moi je l ai pas, rien que l idee de pleurer a cause de l ecole m a eloigne a jamais de l idee des prepas. Je trouve ca moyenageux pour des jeunes a qui on exige le respect sans pour autant leur en montrer.
Q.I.
Ecrit par laurent51 le Lundi 21 Avril 2003, 20:47
Je n'aime pas la tonalité de cet article..Brrrr.... Je t'entends dire que tu es dans une voie qui ne te satisfait pas et que le seul moyen d'en sortir est l'échec. Je t'entends dire que tu as l'impression de "duper" tout le monde sur tes capacités. Non, ça me fait froid dans le dos, moi !
Bon alors comme la Psychologie, ça me connait, je vais t'expliquer un peu le QI.
D'abord, si tu fais beaucoup de maths, tu comprendras facilement les généralités. Le QI suit une courbe de Gauss (courbe en forme de cloche). En gros, 70% de la population a entre 85 et 115 de QI.
Toi avec tes 143 (à neuf ans, soit, mais ca n'a pas du bcp changé), tu fais partie des 2,5 % de la population qui ont 130 et plus. Ceux qu'on appelle les "surdoués", mais c'est un terme qui ne veut pas dire grand chose. Je m'explique.
Le QI n'est pas qqchose d'homogène. Il est calculé à partir de multiples épreuves, qui mesurent des facteurs différents d'intelligence. Par ex., tu as une intelligence verbale, une intelligence logique, mathématique, spatiale, de mémorisation, etc... La somme des ces "facteurs d'intelligence", on en fait une moyenne, qui donne le QI. Or, comme toute moyenne, elle ne signifie pas grand chose. Tu peux avoir une moyenne en classe de 10 en ayant eu deux fois 10/20. Mais tu peux avoir une moyenne de 10 en ayant eu 0 puis 20. Ce qui ne signifie pas du toutt la meme chose, bien évidemment.
De meme pour le QI. Tu as 143, mais il aurait été intéressant de savoir si tout était homogène ou bien, si il y avait des "branches" où tu étais plus fort ou moins fort que dans d'autres.
Enfin, le QI révèle un potentiel. Mais ne te prédit pas forcemment une carrière de petit prodige. Et non. C'est comme une voiture. Un gros QI, ca serait comme un avoir un super moteur turbo ultrapuissant. Tu as le potentiel de rouler vite mais il faut quand meme mettre de l'essence (les connaissance engrangées pendant les études), sinon tu avances pas.
Et puis, le super moteur, il va être performant selon la facon dont tu le conduiras. Pèpère ou Sportif. Tu peux donc avancer très vite ou te traîner, même avec ton turbo.
Ca veut dire que ton destin t'appartient. Toujours. Le psychologue n'est pas devin. Il pointe juste les potentialités. Il faut aussi un facteur de motivation et d'envie, qu'aucun test ne mesure. Et toi si je comprends bien, les maths c'est pas ton truc. Il est surement trop tard pour faire machine arrière. Alors décroches ton bac (pour rassurer Papa/Maman). Et pour la fac, à toi de choisir ? Bon deal ?
Enfin non. Tu ne peux pas parler des capacités que tu n'as pas. Tu les as, c'est sûr. Mais ce dont tu n'es pas obligé, c'est d'en faire ce que les Adultes voudraient.
Mais c'est sur que cela a fait et fait encore un grand poids sur tes épaules, que cette "destinée" que l'on t'impose presque à neuf ans. Je peux comprendre. Et puis, avoir ces chiffres de QI, c'est aussi peu évident dans ses rapports avec les autres, car on peut sentir un décalage ou l'impression de ne pas être comme les autres, de faire figure d'extra-terrestre qqfois.
Toi, tu as une grande maturité et en même temps, une grande fragilité et encore des cotés enfantins. Je pense qu'il te faut encore "grandir" sur le plan personnel. Car si sur le plan intellectuel, tu es déjà un "grand", tu es plus fragile sur le coté affectif et émotif.
Mais le chemin ne fait que commencer. Et tu peux aller loin ! Allez, hop, un pied devant l'autre et on avance... ;-)
peut être un peu à la masse...
Ecrit par mathilde le Dimanche 17 Août 2003, 16:47
bon,je vais peut être paraitre un peu à la masse ,surtout après presqu'1 an mais ça me tracasse quand même...
ça ne concerne pas le test de QI ,car a ce propos ,je suis un peu dans le même cas ,mais je n'ai pas du tt envie d'en parler ,donc passons;mais je m'interresse a ton histoire de l'été ,je voudrais bien savoir si tu n'as rien fait pour retrouver cette fille.
c'est peut être con ,et ça ne me regarde surement pas,mais si tu as tenté des recherches j'aimerais bien savoir par ou tu as commencé (peut être pour m'en servir :-D).
bizz et merci si tu peux répondre.
Le test QI!
Re: Le test QI!
Q.I.