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Credo Quia Absurdum (Je le crois parce que c'est absurde)


Ma vie touche à sa fin. C'était écrit. J'étais heureux, épanoui, j'avais une femme aimante, une famille sublime et un travail bien rémunéré... Bref, j'avais tout ce qu'un homme pouvait attendre de la vie. Mais je n'ai plus rien. La mémoire me fait défaut, et tout est encore flou dans ma tête. Si je couche mon histoire sur papier, c'est pour ne pas oublier ; jamais...

J'habitais une villa somptueuse, avec ma charmante épouse et mes deux enfants. Piscine, sauna... Je pouvais me le permettre, d'ailleurs, car j'exerçais la profession de juge, et bien que je fûs encore nouveau dans le métier, l'argent commençait à affluer. Mais c'est là que le bât blesse. Juger n'est pas un métier facile, loin de là, et j'eus très vite à m'occuper d'affaires délicates. Avec du recul, je pense que je n'y étais pas préparé.
Ainsi, l'abolition de la peine de mort commençait à faire des partisans dans mon pays, mais ce fléau continuait encore et toujours à faire tomber des têtes, chaque année. Je fus confronté à ce cas. Un homme était accusé de l'homicide de cinq personnes dans une sombre affaire d'escroquerie. La sentence tomba vite, et la peine capitale fut appliquée. Il mourut le 7 Juin 1976 par injection léthale. Cette affaire fit des vagues, car un mois plus tard, jour pour jour, le véritable coupable fut trouvé, et l'ancien accusé fut acquitté à titre posthume. Mon orgueil en prit un coup. Un innocent avait été tué par ma faute ; j'avais du sang sur les mains.
Je préférai me retirer de ma profession avant de subir les foudres des médias. Ma femme me quitta alors - pas intéressée par l'argent, disait-elle - avec mes deux enfants. Ma vie avait complètement basculé. Je tombai en dépression. Une partie de moi-même ne me reconnaissait plus, et un conflit intérieur naquit alors dans mon esprit.
Un matin, un terrible mal de tête me saisit. Et mon tourment continua. Pendant mon sommeil, une vitre avait été brisée. Mais cela aurait pu rester anodin si je ne m'étais pas rendu compte que les bris de glace étaient tombés à l'extérieur. Pourtant, étrangement, tout cela me libéra de ma dépression, et je commençai à chercher un nouveau travail.
La nuit suivante, alors que je dormais dans ma villa, ma porte fut crochetée, et il y eut infraction dans mon domicile. Cependant, rien ne manquait, comme si l'intrus s'était arrêté au seuil de la porte.
Et tout s'enchaîna. Dans la soirée, alors que je me rasais dans la salle de bains en sifflant une vieille berceuse qui avait apaisé tous mes chagrins dans mon enfance, j'entendis un bruit dans la cave. Je m'arrêtai alors de siffler, et le bruit s'arrêta ; je continuai, et le bruit fit de même. Ainsi, quelqu'un sifflait en même temps que moi la vieille berceuse inventée par ma mère ! La paranoïa m'envahit, et je me barricadai dans ma chambre. C'en était trop. Tous ces détails, ma dépression, mon conflit intérieur, mon mal de tête, la vitre brisée, mon âme libérée, la berceuse... Un doute terrible m'envahit et ne me quitta plus.

Ainsi, la boucle est bouclée. Je suis assis à mon bureau en train de rédiger ce qui pourrait être mon testament. Un couteau a été planté tout à l'heure dans ma porte ; un message clair... La lune est pâle ce soir. Mais... Je viens de voir sous un lampadaire en bas de chez moi mon double parfait ! Il m'a vu, et il arrive ! Ainsi, mes soupçons sont fondés, et mon double vient me tuer, afin que seule la bonne version de moi-même survive. Adieu donc, car je dois mourir...


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Ecrit par Grezel, le Dimanche 30 Juin 2002, 22:10 dans la rubrique "Textes".
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