Humeur : flottant Musique de fond : 50 Cent - In Da Club Livre en cours : Chroniques martiennes de Ray Bradbury Site du jour : Web Sciences
Tiens, une amie arrive, je vais devoir lui parler
"Mode discussion activé"
- Salut, ça va, Grezel ?
- Impeccable. Oulà, t'as grandi. (mais qu'est-ce que je dis ???)
Quelques minutes s'écoulent, durant lesquelles je continue à parler. Puis nos chemins se séparent.
"Mode discussion désactivé"
Incroyable. Cette sensation qui rentre en moi, qui semble prendre mon contrôle dès que je suis en présence d'autres personnes. Cette chose, qui parle avant de réfléchir, et qui ne sort au final que des phrases banales, sans consistance. Le pire, peut-être, est que je me suis abandonné à cette chose. C’est plus pratique. Plus facile, aussi. Laisser son esprit dériver pendant qu’une autre partie de nous s’occupe des discussions, des échanges avec les proches. Cela me fait marquer un virage par rapport à une période antérieure, où je fignolais tranquillement chaque phrase dans mon esprit avant d’être sûr de pouvoir l’énoncer en toute sécurité. Mais au final, la discussion avait changé de thème, et je devais garder mes phrases pour moi.
Désormais, parler pour ne rien dire est devenu une spécialité. Du moins pour les formules d’usage, pour les dialogues avec des camarades de classe, ou d’autres dont on sait pertinemment que la discussion sera stérile quoiqu’il advienne. Gardons nos débats philosophiques pour les proches qui en valent la peine, et pour les situations qui s’y prêtent.
Et cependant, aucun problème ne se pose, car j’ai pu constater que notre entourage préfère souvent tenir des propos anodins qui les confortent dans le quotidien, plutôt que peser chaque phrase, pour sortir finalement quelque chose de réfléchi. Car dans un groupe de discussion, comprenant repas de famille, petits conciliabules entre connaissances, c’est comme dans un duel, c’est celui qui dégaine le plus vite qui gagne. Celui qui parle le plus vite, qui prend la parole en premier. Les autres doivent se contenter d’écouter. Et ce que tout le monde attend de toi, c’est justement cette petite phrase qui transmettra ton entrain, ta bonne humeur, qui communiquera ta joie. Car ce sont souvent dans les discussions les plus anodines que se cache l’essentiel. Ce petit bout de bonheur, qui n’attend qu’une chose : être transmis, d’un sourire, d’une parole agréable. D’un regard.
S'adapter
Ecrit par laurent51 le Dimanche 4 Mai 2003, 18:43
Il faut savoir s'adapter à toute situation, que veux-tu... Toi, tu as des préoccupations que n'ont pas la moyenne des ados de ton âge. Alors, tu essaies de ne pas trop dénoter, je pense. Il n'y a pas toujours la place pour les grands débats de fond !
L'adaptation est utile, à condition de pas renier sa personnalité non plus.
Il faut trouver le juste milieu entre légèreté et profondeur.
Légèreté pour ces bonheurs futiles mais ô combien importants, que tu soulignes. Profondeur pour ne pas faire n'importe quoi et garder le contrôle de sa vie...