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Pleuvra-t-il sur la ville tranquille ?


Voici le début d'un vieux texte que je n'ai jamais pu terminer, par manque de temps ou d'envie. Je le publie aujourd'hui en ces pages, comme une brève, un passage. Soumis à votre bon-vouloir.

Silence... La ville était endormie, et seuls quelques passants pressés circulaient encore dans les rues. Au centre-ville, les mimes bougeaient enfin pour ranger leurs affaires, les musiciens jouaient quelques notes d'un blues qui s'échappait dans l'air et résonnait dans le cœur de tous les amoureux restés sur le balcon de leur maison, afin de contempler une dernière fois la Lune naissante, qui d'un sourire apaisant, veillait sur les bambins assoupis. Sur la grande place, quelques enfants jouaient, appelés par leurs mères qui les sommaient de rentrer se couvrir, car le vent doux caressait les corps d'un agréable frisson.
Mais sur le quai du vieux port, on ne dormait pas. Une femme marchait, les cheveux volant ça-et-là, dansant une valse dont le seul maître de cérémonie était la brise qui soufflait. Des larmes perlaient sur sa joue, et dans ses yeux noyés se lisait une détresse inextinguible, le désespoir d'une femme seule au milieu de la foule, perdue lorsque tout a été tenté. Elle continua à marcher sur quelques mètres, puis, abandonnant les dernières forces de lutter, tomba sur le sol carrelé, et se laissa mourir de chagrin… Mais comme dans toute histoire, il y a un début...

C'était un soir d'hiver. Derrière la fenêtre de ma chambre, je regardais les étoiles pleines de promesses, et mon reflet sur la vitre me souriait. Lorsque la température extérieure contrastait trop fortement avec celle de ma maison, je passais la manche de mon pull sur le verre de la fenêtre pour effacer la buée naissante. J'attendais. Quoi ? Je n'en sais rien. Le Bonheur ? C'est possible. Je ne sortais pas souvent de chez moi, et je passais la plupart de mes loisirs à l'intérieur de mon domicile douillet. J'étais asocial. Je n'aimais pas les gens, et ils me le rendaient bien. Ils me semblaient si... faux. Tout en apparence, en superficiel.

J'avais alors vingt-cinq ans, et mon avenir était au bout de mon crayon. J'étais dessinateur. J'étais si jeune, et il me semblait déjà avoir tellement vécu... Lorsque les camarades de mon âge sortaient se soûler en boîte, je restais chez moi étudier, car je ne voulais pas devenir comme eux. Si souvent renié, bafoué, rejeté... J'avais enfin une occasion de montrer à tous que je valais mieux qu'eux. Ce n'était pas avec mon métier que j'y arriverais, mais je ne manquais pas d'ambition. Ainsi, je voyais les choses en grand, et je souhaitais plus que tout faire parler de moi, devenir une référence, une personne qui traverserait les années. Comment y arriver ? Je ne savais pas. Je le voulais, et cela me suffisait.

Un soir d'hiver, donc. Si j'avais su... Afin de me convaincre que rien d'intéressant ne passait à la télévision, je faisais défiler les chaînes et saisissais uniquement des bribes de phrases : " Le président a souhaité ce soir s'exprimer quant à la probable intervention d'une... Brenda, je veux un enfant de toi, partons au... Jacques, vous pouvez donc partir avec cette somme ou bien... Si vous souhaitez que Patrice reste, appelez... " Non, décidément, rien d'intéressant. Affalé sur mon canapé, je ne pus réprimer un bâillement et me dirigeai vers mon lit. Le téléphone sonna. La surprise fit place à l'indignation : qui osait me déranger dans la confortable chaleur de mon ennui ? Je ne décrochai pas et attendis que le répondeur se déclenche. Lorsque le bip sonore se fit entendre, une voix excitée évacua son enthousiasme en criant. C'était mon ami, mon seul si je puis dire. Inséparables que nous étions, nous avions décidé de travailler ensemble, et il s'occupait depuis lors de mes contrats, mes factures, mes vernissages, et également du reste, d'ailleurs. J'étais très désordonné, et bien que j'eusse quitté le foyer parental depuis plusieurs années, l'approche lucrative de mon art me laissait froid, et je nécessitais donc l'aide d'un responsable budgétaire. Il s'en sortait bien, et le message sur le répondeur annonçait une grande nouvelle :
" Réponds réponds réponds réponds... Hé bien tu n'es pas là ? Je t'appelle pour t'annoncer une grande nouvelle ! Je suis rentré en contact avec l'agence dont nous avions parlé, et devine quoi : une salle en plein Paris t'est accordée pour l'exposition de tes dessins ! C'est une nouvelle ère, mon vieux, tu sors de l'anonymat, nous allons faire un malheur ! Rappelle-moi, nous devons encore fixer les conditions. Bonne nuit, rêve de la gloire et la fortune qui nous attendent ! "
Puis il raccrocha. Ainsi, j'allais exposer... Être connu n'était pas une de mes nécessités, mais j'avais besoin d'argent pour finir de payer mon appartement nouvellement acheté, signe de mon indépendance envers mes parents. Un rêve qui se concrétisait en quelque sorte.

Le lendemain, je rejoignis mon meilleur ami, Thomas, au café habituel. Sa mine radieuse contrastait avec mes cernes qui avaient la couleur du malheur. Je ne dormais plus beaucoup, et je passais le plus clair de mon temps dans mon lit à réfléchir à ma condition, à me demander comment serait le monde si je l'avais inventé...
" Ah enfin te voilà ! J'ai commandé sans toi, tu m'excuseras. Mais maintenant que tu vas devenir célèbre, dois-je te vouvoyer ? " Et il lança son rire sonore, ce rire qui lui était propre, tout en nuances et en tonalités. Puis il reprit :
" Non, véritablement, je pense que cette exposition t'apportera une excellente publicité. Les cartons d'invitation ont déjà été envoyés. Nous attendons beaucoup de monde, si tu veux savoir. Et puis... " Il prit son air faussement gêné, ce qui annonçait qu'il allait soit me demander de l'argent, soit me parler d'une fille :
" Hier, j'ai rencontré en boîte une fille très bien. " Gagné. " Elle te plairait sûrement. Elle n'est pas dans le genre festif et semblait s'ennuyer, alors je l'ai abordée. On a commencé à parler de littérature, de cinéma... Non, vraiment, plutôt jolie en plus, que du bonheur pour toi ! " Thomas était mon total opposé. Si j'étais démon, il serait ange, si j'étais feu, il serait eau. Je ne le comprenais pas vraiment, mais un lien incoercible nous attachait. Il reprit son monologue :
" Bref, et pour m'assurer que vous vous entendrez bien, j'ai réservé une table ce soir dans un restaurant chic pour vous deux. Ne t'inquiète pas, tu me rembourseras plus tard, c'est tout naturel.
- Mais je...
- Attends, c'est la chance de ta vie, ce genre d'occasion ne se rate pas. De plus, je l'ai invitée à ton exposition, histoire de mieux faire connaissance.
- Et si...
- Ah, un petit détail que j'avais... hum... oublié. Elle devait au départ dîner avec moi, mais je me suis rendu compte que j'avais également rendez-vous avec une autre de mes rencontres, j'ai donc dû faire un choix, et je te laisse le dîner aux chandelles, petit veinard ! Elle sera sûrement un peu surprise en te voyant arriver, mais ce ne sera qu'une formalité, n'est-ce pas ? Il faut vaincre ta timidité mon vieux !
- Mais c'est...
- Ah tiens, soit dit en passant, ne lui dis pas que c'est toi qui exposes, car elle croit que je l'ai invitée à mon exposition. Bon, il se fait tard, je dois partir. Tu me raconteras, hein ? "
Et il partit sur un petit clin d'oeil. Quelques secondes plus tard, il revint et m'agrippa le bras :
" Tu ne lui diras pas du mal de moi, hein ? "
Puis il fila. Encore une fois, notre discussion s'était avérée être une longue tirade de lui-même, Monsieur le joli coeur. Et encore une fois, j'étais le complice involontaire d'une de ses embrouilles amoureuses. Mais cette fois, c'en était trop, je n'irais pas au dîner, j'étais las de me faire exploiter pour réparer les coups tordus. Sur ce point, j'étais définitif, je n'irais pas au dîner...

Le lendemain soir, j'étais au rendez-vous. Elle était déjà là, si belle, paraissant si fragile, que je me mis à détester copieusement mon meilleur ami pour le mal qu'il lui ferait à coup sûr. Je m'approchai d'elle et commençai à lui parler :
" Je crois qu'il ne viendra pas. "
Le regard perdu dans son verre, elle ne leva pas les yeux à mon arrivée.
" Qu'est-ce qui vous fait croire que j'attends quelqu'un ?
- La peur irrépressible de la vérité qui se lit dans votre regard. "
Pour la première fois, elle leva ses yeux, qui se révélèrent être d'un bleu profond, si profond que j'eus peur de me noyer en la regardant.
" Qui êtes-vous ?
- Un ami du jeune homme avec qui vous aviez rendez-vous. Je ne voulais pas que vous attendiez en l'attente d'un faux espoir. "
Elle sembla subitement abattue, ou plutôt honteuse, avec le regard fuyant, comme si elle cherchait un endroit où se cacher. Puis elle parla avec hésitation, avec de l'amertume dans la voix :
" Hé bien, je suppose que...
- Que ce n'est pas bien grave.
- Oui, et que...
- Qu'il avait sûrement ses bonnes raisons pour vous délaisser de la sorte. "
Elle me regarda brusquement et me dévisagea comme pour mieux comprendre :
" Oui, c'est tout à fait ce que je voulais dire, comment le saviez-vous ?
- Hé bien ce n'est pas la première fois que je dois réparer les embrouilles de mon ami.
- Je serais donc si peu originale pour dire exactement la même chose que ses anciennes conquêtes ?
- Oh personnellement je ne trouve pas. Vous semblez si...
- Si ?
- Je ne sais pas exactement, mais sachez que c'est une qualité. "
Elle sourit enfin, et demanda :
" On se tutoie ? Tu prendras bien un verre ?
- Heu oui, ce n'est pas de refus. "
La soirée se passa admirablement bien. Etrangement, elle n'en voulait pas à Thomas, et ses différentes péripéties amoureuses furent un sujet de conversation dont elle raffolait. J'aurais pu écrire un recueil sur ce Dom Juan des temps modernes, qui accumulait autant de conquêtes en une semaine que moi en toute une vie. La jeune femme que j'avais en face de moi se prénommait Camille, et elle était en tous points exceptionnelle. Elle était tellement gracieuse qu'on ne pouvait s'empêcher de sourire en la voyant, et on oubliait du même coup tous nos soucis quotidiens. Lorsqu'on la regardait, une sorte de pause dans notre vie faisait qu'on ne pensait plus qu'à elle, tout le reste devenait futile. Elle était belle et pleine de charme et ses yeux bleus contrastaient avec ses cheveux noirs de jais. Thomas ne l'avait sans doute pas trouvée à la hauteur, mais pour moi, Camille fut à cet instant la plus belle femme au monde. Plus rien ne comptait hormis elle, le restaurant autour de moi disparut totalement pour me laisser tout loisir de fixer mon attention sur elle. Elle, elle...

Ecrit par Grezel, le Samedi 22 Mars 2003, 19:11 dans la rubrique "Textes".
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Commentaires:

chou......
Ecrit par chou le Samedi 5 Avril 2003, 20:02

tu essaies de,de faire une sorte d'autoportrait???on dirait que tu cherches a t'exorciser de certaines choses.....enfin je ne c pas...ms ton joueb a qqchose de reposant ,tt le contraire du mien ms c un peu le refelt de ce que l'on vit,tu semble etre...comme anesthésié de la vie,comme flottant au dessus de tout....enfin je ressens ça comme ça moi.....excuse moi si ce n'est pas ça....dsl
merci
chou

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GrezelPeut-être bien, après tout...
Ecrit par Grezel le Dimanche 6 Avril 2003, 01:07

En fait, le texte n'est pas une auto-biographie, mais plutôt une sorte d'histoire inspirée, on va dire. Mais il est vrai que je puise pour écrire beaucoup de mes expériences passées, et peut-être qu'au fond ce narrateur fait un peu partie de moi-même.
On dit que certains acteurs doivent, pour jouer des rôles, puiser dans leur expérience personnelle afin de mieux ressentir les émotions du personnage. Dans ce cas, peut-être que les écrivains verraient, dans chacun de leurs personnages, des représentations de leur vécu. Car la vraie difficulté, pour moi, n'est pas d'écrire ce genre de textes. Là où le défi serait intéressant, ce serait de raconter la vie d'une personne qui ne me touche pas, qui me rebute même. Dans ce cas, je devrais apprendre à l'aimer, à mieux le connaître, et à mieux le défendre pour connaître ses véritables motivations. Un personnage inventé de toutes pièces qui prend vie sous nos yeux et qui en devient presque crédible, voilà sans doute une fierté dont j'aimerais me targuer.
Pour ce qui est du côté reposant de mon joueb, voilà sans doute un des plus beaux compliments que l'on m'ait jamais fait à propos de mes écrits. Car c'est bien un compliment dont il s'agit, n'est-ce pas ? :o)
Quant à mon anesthésie, je vais également le prendre comme un point positif, même si cette définition jure probablement avec ma véritable personnalité.
Je suis en tout cas content de ce commentaire pertinent sur mes écrits, et je t'encourage à faire de même pour d'autres articles, si quelque chose te frappe, t'interpelle, attire ton attention. Et cette invitation s'applique également à tous mes lecteurs ! :o)
Merci à toi, je cours voir tes deux autres commentaires. Décidément !

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